Yououououhououh

2eme depart vers le decollage (alt 1600m), apres un bon asado la veille chez Juan et sa petite famille . Les 12 manches à air (car chaque ecole semble avoir son propre deco le long de la route !) indiquent une bonne brise d'Ouest, il est 11h : vamos ! direction le thermique de service pour prendre un peu de gaz, ca monte gentiment, on se decale un peu, ca remonte, 15 tours pour arriver aux nuages, ouhououououh ! 2200 m, au niveau du sommet de la chaine de montagnes, trop chouette  ! Allez, on va prendre qq photos pour le blog, ca monte de partout, c'est trop bon, c'est trop beau . Juan, en biplace avec Eijiro le japonais polyglotte rencontré la veille, s'en va vers les sommets, je prefere la jouer plus tranquille en planant vers les plaines...

2eme moitié du vol : descendre ! ca monte tellement bien que je commence a me faire aspirer gentiment par les nuages qui ont bien grossi, sans rien faire . Vérification du bon fonctionnement de la boussole, ok, je suis prêt a m'echapper vers la pampa (Ouest) si jamais je ne vois plus rien. Grandes oreilles (=fermer les extrémités de la voile en tirant sur les suspentes exterieures pour réduire la toile et descendre plus vite dans la masse d'air). Bipbiiiiip continue le vario (=ca monte encore). Grandes oreilles accéléré (=avec l'accelerateur, ce qui descend encore plus vite) : toujours bipbipbip, ca aspire vraiment  ! Preparation psychologique pour descendre en 360 (=spirales, ca descend vite mais ca centrifuge...), mais non, c'est bon, ca redescend gentiment. Le vent a forci en bas, de Nord comme le prevoyait l'excellentissime Windguru. Ah, je n'avance quasi plus ... Un coup d'accelerateur encore pour se mettre au vent de l'atterrissage (un trou vert dans une foret d'epineux...), ca turbule un peu, mais ca va le faire. Posé en douceur, petit cheminement au sol pour affaler hors des epines et des bouses de vache, c'est bon c'est propre on affale et on plie. Sacré vol, enfin  !!!! Enorme potentiel ce site, comme tous ceux de Cordoba d'ailleurs. Entre plaisir et petits frissons, ouhouh, ca rappelle ce vol fantastique de restitution a Madagascar il y a plus d'un an, n'est-ce pas mon Patrick!? Que bueno  !!

Mendoza depuis le Cerro Arco

Apres un coup d'oeil sur les "pronosticos" qui annoncent encore un front orageux à Merlo , direction Mendoza a la recherche du site qui vole bien tout le temps... Mendoza est pres de la frontiere chilienne (à qq heures de Santiago !), et rassemble un petit million d'habitants, mais la ville est assez aérée. Le German est mon contact, accessoirement importateur de la marque de parapente Gin et coproprietaire du Monkey Hostel où je crêche (www.monkeyhostel.com). Chouette rencontre avec Wagner et Laura venus de leur Costa Rica natal ...en vélo en 7 mois ! Encore 1 an pour aller à Ushuaia et revenir par la côte atlantique  (à voir : www.suramericaencleta.com !).

Le lendemain direction Cerro Arco, 600m plus haut, sorte de pré-pré-cordillère des Andes, d'où ca decolle sur 270 degrés. Avec ca, ca devrait voler avec quasi n'importe quel vent !

 

Premiere montée en 4x4 antique de la piste bien raide, l'apres-midi (ici bizarrement ca vole surtout l'apres-midi quand c'est fort), pour voir comment ca marche. Quelques biplaceurs sont en place, le vent est assez fort, rafaleux, mais les premiers decollent, facon bouchons de champagne . Ca bouge, ca monte fort, le vent est de Nord, les premieres minutes de vol se passent donc ...sous le vent de la montagne d'à côté, dans les rotors !! Que extraño !? Les biplaceurs se font secouer en l'air, les monoplaceurs attendent, et moi aussi évidemment... Pas très sain tout ca ! 2h plus tard ca ne mollit pas , mais ca permet de faire connaissance avec les pilotes du quartiers, toujours sympas. On est plus que deux sur le site, il est 18h30, ca reste pas terrible je trouve pour un premier vol ici, "estoy en la duda (je suis dans le doute)" mais je renonce  et redescends avec un touriste spectateur. On verra demain si c'est mieux  !

Les montagnettes à franchir en toute sérénité...

Le jour suivant c'est moins fort et il fait encore bien beau , on part avec German le matin, le vent est Sud. Il faut donc partir dans un bon cycle thermique pour monter d'une centaine de mètres au déco, pour passer deux crêtes de montagnes en face ... C'est c'la, ouiiiii. Bon... Sinon la punition est de se faire appuyer dans le canyon et atterrir dans les rotors dans le rio seco, juste de l'autre côté de la ligne électrique ... C'est donc tout a fait détendu que je m'élance et monte direct avant de franchir le bon petit massif montagneux en serrant les fesses. Lé bon ! passé ! beau petit vol, un brin agité.

Rebelote l'après-midi mais sur le déco Est, plus tranquille. Jour bleu, ca monte bien, et ca descend bien aussi (-5.7 m/s sans rien faire!). J'ai pas brillé par mes talents de crosseur mais j'espere bien progresser . Beau vol en tout cas. La même le lendemain, mais tout doux, sous un plafond nuageux bien bas, d'où la possibilité de lâcher un peu les commandes et de prendre quelques photos  !

Déco Sud : faut monter !

Allez, quelques photos d'un autre petit vol , certainement le dernier du périple , toujours avec ce temps passablement degradé. "Muy extraño (bizarre) este tiempo" disent les locaux...

On se rattrappe sur une bonne sortie avec los Argentinos locos, qui carburent au Fernet-Coca, toujours dans la joie, la bonne humeur, la taquinerie, l'humour et ...l'excès peut-être !? J'dis ca, j'comprends encore pas tout de qu'est-ce qu'ils disent mais ca rigole bien !!

Une petite faim ?

Je saute dans le bus de nuit "suite" top la classe et me dirige vers Buenos Aires, allongé sur mon super fauteuil-lit incliné à 180 degres . On est dimanche matin, il y a des des vols au treuil le we dans ce plat pays qui est le leur (je parle des parapentistes portenos, habitants de BA), c'est l'occasion d'essayer. Sauf qu'il y a plu des trombes d'eau, que c'est encore couvert, bref ca ne volera pas ce dimanche, et la semaine les gens bossent, bizarrement ... La voile reste donc dans le sac, jusqu'à un prochain vol ...en Savoie peut-etre ?

Oui, ca sent la fin à plein nez, restent 2 jours à profiter de la ville, de sa chaleur, de ses terrasses, de ses tangos, de ses innombrables restaurants. Buenos Aires est une chouette ville , et il y a de quoi en tomber amoureux, n'est-ce pas Fanny (voir destinobuenosaires.blogspot.com) ?